Parcelle 475/593 Stéphane Spach

Parcelle 475/593, Stéphane Spach, L'Atelier Contemporain, jardin, mémoire, calme, haïku, désinvolte, visite, souvenirs, enfance;,
©Stéphane Spach

Avec Parcelle 475/593, paru aux éditions l’Atelier Contemporain, Stéphane Spach nous entraîne dans un voyage si ce n’est immobile au moins d’une lenteur méticuleuse et contemplative. Prenant pour cadre un jardin, celui qu’il connaît et côtoie depuis son enfance, ce travail allie texte et photographie et a été initié lors d’un confinement. Il se prolonge ensuite, quête de l’éphémère, du temps qui passe, de la vacuité des choses. Il est accompagné d’un texte de Jérôme Thélôt

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Le lilas fleurit, « Il faudrait s’en occuper » note Stéphane Spach avant de se faire avoir, chaque année par son parfum de « vieille pute ». Plus loin ce sont les branches sèches d’une glycine, d’un chèvrefeuille, le tapis vert des herbes, une haie de thuyas, la neige aussi qui surgit.

« Les mots tombent, les feuilles aussi. »

Les fruitiers étalent complaisamment leurs fleurs, des chaises longues se cachent dans les herbes hautes. C’est calme et quiet, c’est un jardin un peu sauvage, c’est un territoire dans rien. C’est l’enfance enfuie mais bien vivante, c’est « le vert paradis des amours enfantines », c’est un lieu qui existe et n’existe plus.

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©Stéphane Spach

Parcelle 475/593 est fait d’images, d’axiomes, de poèmes comme des haïkus désinvoltes. Alors que nous vivons des vies un peu dingues, remplies de vitesse, de vertiges et durant lesquelles le mot contempler a été vidé de toute substance, il semble qu’un ouvrage comme celui de Stéphane Spach remet un peu les pendules à l’heure.

En effet, qui le lit se rend compte que nous perdons ce contact nécessaire et évident avec les choses de la nature. Nommer les arbres, les fleurs, les oiseaux. Prendre le temps de sentir des parfums, fussent-ils désagréables. Cesser de croire dans l’immédiateté des choses, leur urgence pour retrouver les vertus et la valeur du temps lent. Toutes ces choses qui remettent en perspective l’importance de nos vies… Nos souvenirs d’enfance ressurgissent, un arbre, une fleur, une photographie sont les témoins d’un temps que nous avons oublié, mais qui existe encore puisque nous le savons.

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©Stéphane Spach

Marcher, cheminer, accepter de perdre son temps, redécouvrir des espaces connus, se remémorer l’avant… « Tout et trempé, absolument tout. Et puis c’est tellement le fatras. » constate Stéphane Spach. Mais quel fatras ! Un fatras aux verts étincelants, un fatras de vies enfouies, potentielles, éclaboussées, de lumières se jouant des gouttes. Un fatras où les yeux ne savent plus où regarder parce qu’il y a tant à regarder. L’oscillation entre passé et présent joue à plein et finalement du flou naissent des histoires d’autrefois.

Au même titre que les Rêveries d’un promeneur solitaire, Parcelle 475/593 invite à la contemplation, à une forme de méditation. Attention, pas cette médiation triste et commerciale qu’on nous vend à grands renforts de bien-être et d’injonctions au bonheur.

Non.

Une médiation sereine, mais parfois désabusée, une attention à ce qui est dans sa beauté et sa laideur. Un apprentissage du lieu, de sa géographie parce que la vie n’est qu’un apprentissage.

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©Stéphane Spach

Il faut aussi se projeter. Dans l’immensité bétonnée des villes, il est bon d’aller à la rencontre de ces lieux où la nature bouge, vit, change. Un parc, une mare, trois canards et deux cygnes peuvent faire l’affaire. S’assoir, prendre enfin son temps pour regarde les nuages. Il y a des milliers d’univers dans quelques feuilles d’arbres.

Parcelle 475/593 est un ouvrage qui fait du bien, un livre où les photographies à la simplicité touchante donnent envie de se poser un moment. Peut-être que Stéphane Spach est un sage, qui sait, en tous cas s’il ne l’est pas il nous offre un chemin en images et en mots vers un peu plus de sagesse.

Site de Stéphane Spach

Site de l’Atelier Contemporain

25€

Format : 18 x 24 cm
Poids : 350 gr.
Nombre de pages : 88
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Frédéric MARTIN
Frédéric MARTIN

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