(É)mouvances – Christine Kuzbinski
©Christine Kuzbinski |
(É)mouvances de la photographe Christine Kuzbinski est paru en décembre 2022. Petit ouvrage sensible, autoédité, il contient outre des photographies en noir et blanc, un texte à caractère poétique de Babeth Aloy.
Il y a une peau, deux peaux, des peaux. Des bras et des éclats de lumière.
Un dos, un autre, nus.
Un corps de femme en ombre projetée, un visage aux yeux clos face à un miroir.
Puis d’autres dos, d’autres lumières, d’autres peaux, des nuages et une main.
Le temps est comme immobile et fluide ; les heures passent mais s’arrêtent sur des moments de vertige.
Il règne une tension incertaine, comme un désir qui ne saurait être dit, comme un mouvement qu’on aurait figé.
©Christine Kuzbinski |
Christine Kuzbinski nous offre, avec (É)mouvances un ouvrage de grâce sensible. Les corps dans leurs singularités, leurs légèretés sont mis à l’honneur. Mais des corps où s’établit un élan entre le désir, la naissance d’émotions fugaces et contraires, une fragilité secrète.
Peu à peu, page après page, nous plongeons dans un univers intrigant où les repères s’abolissent.
Les lieux ici sont absents, ou plus exactement ils n’existent que comme espace de narration. Peu importe où, peu importe qui d’ailleurs : le voyage dans les photographies touche plus à une quête existentielle, à un refuge en Soi, à une acceptation qu’à une narration.
Il est donc sans importance de nommer, de dire. Il s’agit plutôt de ressentir un émoi, un trouble. Le titre par sa polysémie invite à ce décalage et les images sont l’écho parfait à celui-ci dont il est l’écho primordial. La mise en abyme est un vertige qu’il ne faut surtout pas combattre.
Et puis, il y a les mains, omniprésentes, les peaux invitant au voyage, à la rencontre. Mais de qui ? De quoi ? d’où ?
Est-ce réellement important ?
La lumière aussi comme une révélation, un axe sur lequel cheminer.
©Christine Kuzbinski |
Il est possible d’inventer, de s’inventer, ici des histoires, des écarts, où chacun.e créera son propre récit. Le corps est un espace tangible, Peut-être faut-il, en toute simplicité, l’apprivoiser ?
Peut-être même sert-il de support à la création, la re-création, de sa propre vie ?
On se blottit en lui en se serrant dans nos propres bras, on le cache à peine d’une main ombreuse, on l’offre dans la pudeur des vêtements. On l’apprivoise, on le vit, on le sent. On l’expose au sens photographique du terme, mais aussi à la clarté d’un rai de lumière, à la blancheur d’un rayon. On le côtoie chaque jour mais on le connait mal ou il nous effraie. Alors il y a la peau qu’il faut dénuder comme une révélation, comme un allant de Soi. C’est une seconde peau, une mue. Du corps, de l’âme, où il n’est plus question de paraître, mais d’être enfin.
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Christine Kuzbinski avec (É)mouvances signe un livre comme un carnet de voyage. Mais un voyage intime et intimiste, un voyage de douceur et d’acceptation. La sensibilité, la pesanteur légère qui émanent de chacune des photographies donnent à voir quelque chose de l’ordre du bouleversement. Il faut (s’)accepter peut-être, il faut se relier à Soi, aux autres.
Pouvoir Être.
Et songer un instant, dans le silence d’une chambre, dans un lieu de retrait où l’on se berce de lumière à ces quelques vers d’Éluard :
» La paupière du soleil s’abaisse sur ton visage
Un rideau doux comme ta peau
Une aile salubre une végétation
Plus transparente que la lune du matin »
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25€ + Frais d’expédition
Format fermé : 15×20 cm
48 pages intérieures, reliure cousue, papier mat 170 g
Couverture à rabats papier mat 240g
Tirage : 200 ex
Pour passer commande, envoyer un mail à
christinekuzbinski@gmail.com