The Night Face Up – Mauro Fiorito
©Mauro Fiorito |
The Night Face Up, publié par 89Books, est le résultat de cette période de doutes, de quêtes, de deuil.
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Un œuf dans un coquetier, un paysage fumant.
Un banc et de la neige, souvent de la neige. Des mules blanches, une jeune femme très belle, une autre, une autre encore.
Une fenêtre, des plages, un morceau de tissu au nom de Mauro.
Une dame, son fils, une bouteille de vin rouge.
Des flammes, des arbres nus, des montagnes nues elles aussi.
Des gens, des lieux, des fragments minuscules d’existence dans lesquels on déambule lentement, dans lesquels on se perd, se surprend, se retrouve.
Et toujours Mauro qui nous amène avec lui, un peu plus loin, un peu ailleurs, pour que nous l’accompagnons dans son errance.
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The Night Face Up n’est pas un livre facile, de prime abord. Parce que ce qu’il évoque n’est pas facile. Comment vivre après la perte d’un être cher ? C’est une question récurrente que la plupart d’entre nous a dû se poser. Mais aussi, comment faire le deuil de son enfance et entrer dans ce qui est considéré comme l’âge adulte ? Partant de là, comment garder en mémoire ce qui fût, sans pour autant baigner en permanence dans la mélancolie ?
Il y a un fil à suivre, très ténu, sur lequel l’équilibre est particulièrement instable. Trop et l’on verse dans quelque chose de mièvre et larmoyant, trop peu et le récit sera sec, sans âme et amour. Il s’agit de garder le cap dans un entre deux plein de délicatesse.
Voilà tout ce que nous invite à considérer le très beau travail de Mauro Fiorito. Parce que son livre n’est pas uniquement un voyage vers le passé, vers les souvenirs. C’est aussi un retour sur la condition humaine, sur la relation aux autres.
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Nos mémoires se construisent sur des instants, des lieux, des personnes. Mais, il faut reconsidérer ceux-ci à l’aune du temps qui a passé. Accepter, peut-être, de vieillir ou de grandir, de faire le deuil. Dans son voyage Mauro va où il a vécu, où sont ses souvenirs. Ou peut-être nous donne-t-il l’impression d’y aller ? Ou se donne-t-il l’impression de ? C’est ce paradoxe assez troublant, cette mise en abyme, entre ce qui est et ce qui a été qui donne une dimension extrêmement complexe à The Night Face Up.
Quels sont ces lieux ? Qu’est-ce que je recherche dans mes histoires d’amour ? Des endroits de mon enfance, un peu de l’image de ma mère ?
La vie est une quête, très certainement : quête de Soi, de l’Amour, du Bonheur. Chacun y vient par ses moyens, les réussites sont parfois rares, les échecs douloureux. Or, le travail de Mauro Fiorito ressemble à un journal intime racontant cette quête. Par la magie de la mémoire, nous pouvons faire nôtres une partie de ses images. L’absence de localisation, les instants évoqués ressemblent à beaucoup de ceux que nous avons ou aurions pu vivre.
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Nous avons aimé, nous aimerons. Nous avons fait du sport, regardé ou joué au foot. Nous en regarderons sûrement encore.
La nostalgie, une forme de mélancolie sensible, hantent les pages du livre de Mauro. Chaque instant est en suspens, avec le poids de l’absence maternelle, la pesanteur du souvenir.
The Night Face Up n’est pas un livre à lire, c’est un livre à parcourir, à poser, puis reprendre. C’est un livre de voyage et un livre pour voyager.
C’est une des qualités des grands livres, ils permettent à tout à chacun de partir sans bouger et Mauro Fiorito nous offre ici un très grand livre.
Chacun, chacune fera son propre parcours, sa propre déambulation, dans les pas et les images. Puis, une fois le livre fermé, nous repenserons à nos propres images, nos propres mémoires avec cette pointe de nostalgie qui donne une saveur douce-amère aux choses. Le photographe ne nous aura pas servi de guide, mais il aura été le plus fidèle compagnon de marche que nous pouvions avoir.
42€