Méta(mor)phoses – Soraya Hocine
Durant tout le mois de mars, 5ruedu a décidé de ne publier que des chroniques d’ouvrages d’autrices, tout en privilégiant, le plus possible, les éditrices. Il semble important, en effet, de rendre plus visibles celles-ci alors même qu’on ne leur laisse pas toute la place qui devrait être la leur.
©Soraya Hocine |
Soraya Hocine a choisi en effet, pour celui-ci, de revisiter les albums de six familles lozériennes en y adjoignant des photographies d’insectes ou de végétaux.
L’ouvrage qui naît invite le lecteur à une plongée onirique dans les mémoires, mais aussi à reconsidérer l’image, le souvenir qui lui est accolé.
Un enfant déguisé en Pierrot, la photographie est noir et blanc, ses yeux sont deux coccinelles, en face de lui, une petite fille à la tête papillon.
Plus loin, un couple, elle a aussi un papillon posé sur le visage, lui arbore une branche de cerisier en fleurs en guise de cravate.
Des fougères qui recouvrent un groupe de soldats ; 1914 : un rassemblement d’employés des PTT aux visages scarabées ou cétoines, et des papillons encore et encore, de toutes tailles, formes et couleurs.
Page après page, on plonge dans des archives familiales, où, par ailleurs, on ne sait qui est qui. Seule est fait mention avant chacun des cahiers du nom de la famille qui a prêté ses albums. Et chacune des photographies inclut un insecte, bien souvent sur le visage, comme le jeu de piste d’un entomologiste poète.
©Soraya Hocine |
©Soraya Hocine |
©Soraya Hocine |
Biographie
Photographe plasticienne vit et travaille entre Paris et la région Nouvelle-Aquitaine. Diplômée d’une licence en arts- plastiques à l’université Paris1 Sorbonne, Deug en histoire de l’art Faculté de Dijon Bourgogne, et de l’École de réali- sation audiovisuelle ESRA Paris 15e. Dans sa démarche, elle sollicite le dispositif d’exposition de la photographie. Ses travaux aboutissent à la réalisation d’objets permettant d’explorer la surface de l’image, le geste et le support. En plus de la prise de vue photographique, elle expérimente et croise d’autres médiums, comme le dessin ou encore la gravure. Par l’utilisation de tous ces procédés anciens et visuels, elle interroge la photographie dans sa plasticité et convoque dans ses créations les notions de trace, de mémoire collective ou individuelle, de temps. A travers ces explorations, sa pratique artistique se construit sous forme de collections qui entrent en résonnance avec l’espace domestique.
Depuis 2012, elle encadre des ateliers autour de l’image et des différentes disciplines artistiques. En 2019, elle enseigne les arts plastiques au collège. En 2017, avec Sandy Berthomieu (doctorante en esthétique, critique d’art), elles co-fondent la maison indépendante Les Éditions de l’épair dont la ligne porte sur une coprésence des démarches visuelles, littéraires et poétiques.
En tant que plasticienne
Avril 2023 Elle exposera ces cyanotypes de photographies de charme d’après plaques de verre de 1920 à la Galerie K à Tours.
Juin 2023 Elle exposera un travail rétrospectif à La Petite Galerie au centre-ville de Brive La
Gaillarde
En tant qu’éditrice
Les inconnues de la scène suivit de Holy Flesh de Marie Maurel de Maillé
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