Brest Polyphonie – Collectif

 

Brest Polyphonies, collectif, nouvelles, éditions du Parapluie, Jaune, Fabien Ribéry
©Nolwenn Brod

 

Avec Fabien Ribéry (www.lintervalle.fr) comme directeur éditorial et coordinateur, Brest Polyphonie paru aux Éditions du Parapluie Jaune est un ouvrage hybride (nouvelles et photographies) prenant pour cadre sinon réel, du moins signifié, le territoire brestois.

Dans sa préface Fabien Ribéry rappelle, à juste titre, que ce projet se veut  » la confirmation d’un ailleurs ici même qui n’est pas une fuite. »

Et de fait, les dix auteurs et autrices nous font voyager dans un lieu polymorphe, dans des écarts qui deviennent des lieux immenses, dans des espaces sans limites.

Brest Polyphonies, collectif, nouvelles, éditions du Parapluie, Jaune, Fabien Ribéry

 

Arnaud Le Gouëfflec avec Maison Blanche nous entraîne dans une enquête, entre falaises, accidents de voiture et Baie d’Along, dont on ressort avec peut-être plus de doutes que de certitudes et une mélancolie sourde et poignante.

Puis, Gilles Cornec avec Les appuis de Mammouth nous amène dans un récit en virages serrés, en volte-face singuliers dans les pas pesants de Youenn et Louise Brooks.

Louis Grall parle de cette ville qu’on quitte sans un regret, sans la regarder, avant peut-être d’y revenir, qui sait ? C’est Noire aux accents de Du Bellay.

Ville coiffée de Paul Lasne c’est s’attarder une journée dans cette ville de Brest que nous ne nous lassons pas de parcourir. Ici, on se coiffe, il pleut, on se décoiffe parce qu’il ne pleut plus, métrotomie d’une météo incertaine.

Brest Polyphonies, collectif, nouvelles, éditions du Parapluie, Jaune, Fabien Ribéry
©Nolwenn Brod

 

Rupture singulière dans le chant de la ville, la photographe Nolwenn Brod avec Les Hautes Solitudes parcourt une Brest de pénombres et de clair-obscur. On plonge au cœur de l’intime de la ville, dans ses replis existentiels.

Guénaëlle Daujon et son Terminus nous parlent d’une Brest bien loin, à mille kilomètres, là où il n’y a pas la mer. Mais au fond, il y a toujours des trains ou des bus…

Nos villes intérieures par Tiphaine Le Gall commence avec ces mots : « On dit qu’écrire c’est un moyen de vivre deux fois. » Mais est-ce bien vrai…

A Brest il y a, comme partout, de la magie, de la sorcellerie pour qui sait où les trouver. Alors, il ne faut pas hésiter à se plonger dans le De la guérison de Fatima Rodriguez pour aller à leurs rencontres.

La Cartographie de Jean-Philippe Rossignol aux allures de journal intime rescapé d’une apocalypse intime, évoque une certaine archéologie de l’âme.

Enfin, Sandrick Le Maguer avec Toute ma vie (fragments réchappés de la censure) aux accents de Philippe K Dick plonge dans le plus secret du secret.

Au final Brest Polyphonie est une vraie réussite. Même si l’on méconnait complétement la ville, on ne peut que, peu à peu, se plonger dans ses méandres, dans sa fantasmagorie.

Chacun des récits apporte une pierre à un édifice aux faux airs de Babel. Parce qu’ici les langues multiples ne servent pas à se faire comprendre mais à faire entendre au lecteur toutes les musiques qui résonnent dans la cité, mais aussi et surtout dans le cœur des humains.

Nous avons tous, exilés ou non, femme, homme, jeune ou plus âgé, des parts de Brest en nous, des instants drôles ou tragiques, des lieux sans joies, des nuits d’ivresse qui nous animent ou nous hantent et Brest Polyphonie devient une sorte de quintessence d’âme humaine, un Tout où l’on peut vivre une solitude innombrable.

Ce livre a la force des chants inoubliables et peut-être demain, ou un jour, nous irons à la rencontre de la ville attiré par l’envoûtement de celui-ci.

Pour commander l’ouvrage

20€

 

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Frédéric MARTIN
Frédéric MARTIN

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