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©Flavio Tarquinio |
Ca aurait pu être le titre d’une série télé. Ces séries complaisantes dont nous abreuvent les chaînes soi-disant populaires.
Oui mais voilà, Rêves Gloire et Passion par Flavio Tarquinio (autoédité) n’est pas une télénovela stupide et sans fin.
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©Flavio Tarquinio |
Ils sont deux.
Ils sont deux, Marie-Claude et Alain Govaert.
Ils sont deux et ils s’aiment.
Plus que tout, envers et contre tout, d’un amour « épidermique, exclusif et passionné ».
Un jour, par hasard, ils rencontrent Flavio, le photographe, dans un bar du nord de la France. C’est peut-être leur café Lehmitz, en moins trash, en plus romancé.
A partir de là naîtra une longue amitié complice.
Pendant presque vingt ans, Marie-Claude et Alain vont se livrer, se découvrir, se mettre en scène.
Rêves, Gloire et Passion est le fruit de cette rencontre.
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©Flavio Tarquinio |
Et voici nos amants, nos amoureux tour à tour valsant dans une cuisine à la lumière presque tamisée.
Rejouant un chemin de croix hilarant.
Enlacés malgré les années et la vie qui laisse ses traces dures.
Mais ils ne sont jamais seuls, isolés, à part peut-être à la fin.
Il y a les amis, les copains ; toute une foule joyeuse et vivante qui virevolte autour d’eux.
Madame Alice.
Madame Jacqueline.
Monsieur Roland.
Et tant d’autres.
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©Flavio Tarquinio |
Marie-Claude, Alain, Roland et les autres c’est « la France d’en bas », celle des prolétaires, du chômage et de la lutte pour vivre.
Ici il n’y a pas la condescendance de ceux qui ont le pouvoir, la richesse.
Non.
Il y a l’amour et le respect de celui qui vient aussi de la classe ouvrière et qui chronique d’un œil autant fraternel que respectueux ce petit peuple qui, après avoir fait tourner les usines de la France, en a été chassé au nom de la sacro-sainte rentabilité.
Ces Hommes qui seront peu à peu relégués bien loin des centre villes aux quartiers branchés, gentrifiés, avec leurs bars à soupes et caves à vin.
Le standing ne saurait côtoyer la plèbe.
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©Flavio Tarquinio |
Mais il serait dommage de limiter le très bel ouvrage de Flavio Tarquinio à une lecture politique ou au simple documentaire.
Parce qu’à travers son œil nous est révélé aussi l’intime de ceux qui se sont vraiment aimés. Jusqu’au bout.
Dans ces cuisines, ces maisons modestes, presque pauvres, dans les scènes jouées, le mariage rejoué on ressent toute la fierté de Marie-Claude et d’Alain.
Fierté de leur histoire.
Fierté de lutter contre une vie souvent violente.
Fierté de cet amour inconditionnel.
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©Flavio Tarquinio |
Ils nous l’offrent comme pour nous dire : « Tenez, c’est nous ça. C’est nous et profitez-en pour faire la même chose ».
A l’intime de cette offrande nous ne pouvons que choisir l’humilité de l’acceptation pleine et entière.
Ils ont rêvé d’amour passionné et de gloire.
Ils ont vécu le premier jusqu’au dernier jour.
Flavio leur a offert la seconde de la plus belle manière qui soit : en proposant un ouvrage d’une douceur et d’une sincérité exceptionnelles.
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