Midi Passé – Marc Corigliano
Midi passé par Marc Corigliano, paru chez Arnaud Bizalion Editeur, est un ouvrage de silence et de cheminement.
A peine troublé par le cheminement des secondes, le tic-tac de l’horloge dans la cuisine.
Le bruit des pas sur le gravier de la cour, dans les herbes du printemps naissant.
©Marc Corigliano |
Il y a d’abord une succession d’images. Vingt-et-une.
Vingt-et-un instants saisis durant les divers confinements. Des murs, parpaings amoncelés.
Des fossés vides.
Un Homme, le seul, loin, à peine discernable.
Des barrières de bois vermoulu, des fleurs d’aubépine ou de prunellier.
Un monde de silence inouï.
Un monde où sourdent une pesanteur diffuse, une étrange inquiétude, peut-être.
Un monde où le photographe marche seul au rythme des secondes.
©Marc Corigliano |
Puis, un texte court, dense, évoquant la mort d’un oncle. Alors même que la joie des auto-tamponneuses éclabousse l’extérieur, il gît dans le silence, éternel cette fois-ci, d’une chambre qu’il n’est plus la peine d’éclairer.
Et trois photographies noir et blanc pour accompagner le défunt.
Vingt-quatre photographies et un texte. Peut-être une journée et une vie ?
Qui sait…
©Marc Corigliano |
Midi passé, dans la collection Notes, est de ces ouvrages qui offrent à la lecture un sentiment diffus. Celui du temps qui passe, du poids des heures.
D’un silence sans cesse revenu. Comme ce défunt qui attend la mise en bière.
Pas d’interprétations ici. Pas d’explications, qui seraient de toutes façons superflues et indigestes.
Juste sentir les moments, les vivre dans la pleine mesure de ce qu’ils sont : des fragments de jours, des parties de vie.
Et entendre ce que nous dit Marc Corigliano: il n’y a rien à choisir, mais plutôt prendre ce qui vient, tel que c’est.
Une heure, une vie et les instants qui s’enfuient.
Suivre ce chemin qui nous porte ici ou là, dans les vestiges du jour peu après midi.
Ce texte, ces photographies sont une leçon de vie, une leçon d’être à Soi. Aux Vivants et aux Morts.
Au Monde.