Road tales – Maxime Crozet
Maxime Crozet, avec Road Tales, nous offre sa vision de celle-ci.
©Maxime Crozet |
Il faut partir. Un jour laisser ce qui doit rester, prendre un sac, un billet d’avion.
Partir à travers le monde, les immensités.
Partir voir où et comment vivent les Hommes.
Mais ne jamais rester trop longtemps, trop souvent.
Passer une nuit avec la Sainte Bible dans un motel un peu miteux, un peu louche.
Croiser des hommes, des femmes, des sourires et des heures de solitude dans d’immenses déserts brûlants ou glacés.
Enfin revenir, comme Du Bellay, dans le havre d’une ville connue, mais avec au corps cette envie de reprendre, dès que possible, la route.
©Maxime Crozet |
Maxime Crozet a le voyage chevillé au corps, le besoin impérieux de concilier son amour de la photo par la rencontre de l’ailleurs.
Avec Road Tales il nous livre une plongée dans dix ans d’errances, de déambulations autour du globe.
©Maxime Crozet |
Le silence.
L’immensité et le souffle du vent ou le froid de la neige. Il n’y a bien souvent dans le travail du photographe que des échos presque inaudibles, comme un léger murmure. Oui l’Homme est là, parfois, mais c’est le regard du bédouin qui n’a pas besoin de mots, ce sont les dernières notes égrenées par un vieux joueur de country avant de quitter la scène.
Surtout, il y a des heures collé à la vitre d’un bus, un escalier dans un hôtel borgne, une poupée qui ne connaît plus les rires et les jeux.
Parce que dans les photographies de Maxime Crozet règnent le vide, la mélancolie de l’oubli.
©Maxime Crozet |
Road tales sait nous mener dans un tout autre voyage, une autre errance : intérieure et poétique.
Derrière ces clichés, loin des lieux communs, le photographe nous propose ce qui selon Nicolas Bouvier fait le voyage : « Un voyage se passe de motifs, il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. […] c’est le voyage qui vous fait et vous défait. »
Il nous offre donc de parcourir, sans chercher à comprendre, d’errer sans s’accrocher au lieu, à l’époque, de le suivre dans les méandres de ses voyages personnels et intimes.
Et de prendre le temps de plonger dans ces lieux que nous ne verrons peut-être jamais, d’éprouver, un instant, le vertige de ceux qui en sont revenus.
Ainsi, quand Maxime Crozet repartira, un jour proche ou lointain, nous pourrons au moins l’accompagner en pensées.
Le travail de Maxime Crozet sur le Kurdistan est visible jusqu’au 30/10 dans le cadre du festival Les Sténopédies à Clermont-Ferrand (Facebook des Sténopédies)