L’envers de la lumière – Olivier Deck
Sans commentaires. Sans pensées parasites.
L’envers de la lumière par Olivier Deck, paru chez Contrejour, serait, non un guide, mais une invitation, une proposition à regarder vers eux.
©Olivier Deck |
Un enfant se baigne.
Une oiseau s’envole.
Un cierge luit faiblement.
Qu’il est loin « l’instant décisif » d’Henri Cartier Bresson.
Qu’ils sont loin les moments pris sur le vif, photojournalisme, reportage.
Ici, là, tout n’est, pour paraphraser Baudelaire, « qu’ordre et Beauté ».
©Olivier Deck |
Beauté surtout.
Beauté du monde, de l’indicible.
Beauté de la lumière que l’on attend patiemment, dans les vestiges du jour, la douceur de l’aube.
Beauté de la contemplation qui fuit la hâte et le sensationnel.
©Olivier Deck |
Parce que L’envers de la lumière par sa structure est avant tout une proposition, une invitation, si ce n’est au voyage, au moins à la médiation contemplative.
Composé de deux textes (L’envers de la lumière et Le Vagabond de l’intervalle) et de 16 photographies, ce petit livre, secret, précieux, nous propose de suivre l’auteur dans sa pratique.
Olivier Deck comme il le dit « vis (sa) vie photographiant la vie ». Ses photographies sont ce qui est là devant lui : amis, enfants, lieux, océan, forêts… Qu’importe. Intrinsèquement, il lui est plus important de définir la relation qui l’unit au sujet, que le sujet. L’attente permet « l’a-venir », ce qui se révèle.
C’est ici, qu’après la notion d’intime prend place la notion japonaise de Ma (Intervalle).
Pour photographier un sujet, l’intervalle que l’on entretient avec lui a une importance primordiale. Par Intervalle (Ma) il ne faut pas comprendre distance physique, celle-ci n’étant qu’une composante du concept.
Le Ma c’est la distance physique, mais c’est aussi le lien intime, le rapport à l’autre, à l’objet. C’est le temps pris pour le connaître, le comprendre et peut-être s’y relier.
C’est une connaissance au-delà des mots, au-delà des jours.
C’est ce qui nous sépare et nous uni.
©Olivier Deck |
L’envers de la lumière ouvre de nouvelles perspectives, une autre paradigme photographique. Notre quotidien, ce qui nous entoure et nous accompagne offre des milliers de clichés potentiels. Ce quotidien qu’il suffit de prendre le temps de lire, de révéler.
Inspiration infinie et poétique.
Terminer la lecture de ce livre, c’est ouvrir un œil neuf sur l’Ici et Maintenant.
C’est se relever après zazen.
C’est prendre enfin son temps.