Terres obsidiennes – Guillaume Noury
Ouvrir Terres Obsidiennes par Guillaume Noury, aux éditions Sur La Crête, c’est accepter, un instant, le temps d’une lecture, de s’aventurer dans les espaces fragmentés de la mémoire, aux marges de l’enfance.
©Guillaume Noury |
L’enfant naquit. Il grandit, se forgea des souvenirs.
Il y avait, primordiale, la mère celle qui enfante. Son sourire.
Un arbre couché sur une rivière, un plongeon sans repères, la naissance.
Le magma bouillonnant. Là où la pierre se vitrifie et absorbe ce qui advient.
Puis l’on grandit. La montagne vient entrecouper la vie.
Peut-être un havre, peut-être un obstacle.
Qui sait ?
©Guillaume Noury |
A suivre Terres Obsidiennes on s’aventure, une fois encore, dans les méandres de l’Intime.
Que sont devenus les souvenirs ? Quelles formes, quels messages nous livrent-ils ?
L’intime du livre de Guillaume Noury s’approprie le fantasme pour recréer l’avant. Il y a bien des jours de pluie, ces moments grisâtres que l’on ne peut effacer, des jeux qui s’achèvent et des portes que l’on hésite à ouvrir.
Parce que l’enfance n’est pas que joie.
Parce que l’adulte sait le poids des jours de tristesse.
©Guillaume Noury |
Mais, il y a le bonheur qui revient, la joie, toujours elle. Et l’adulte sait aussi les moments de gaieté, les souvenirs heureux qu’on se forge, qu’on redécouvre derrière le miroir. Des corps qui se serrent, une photo de famille devant le ciel immense.
La montagne, encore, en contrepoint.
Baudelaire nous renvoie à l’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs. Les photographies de Guillaume le rapprochent, heureusement, de l’Inde ou la Chine dans un ouvrage à la maquette impeccable.
Dans Terres Obsidiennes on retrouve le ferment d’une vie : les parents, la mère, l’impression fugace de ce qui fût, la douceur.
Ainsi, l’enfant a grandi, toutefois il se souvient.
De la montagne, encore elle, brumeuse.
De la route tortueuse.
De la ferme au toit d’ardoise.
©Guillaume Noury |
Guillaume Noury nous livre, en se livrant dans ce magnifique ouvrage, une vie semi-réelle, semi-fictive.
Un compte rendu poétique du temps qui passe, des bonheurs évidents.
L’océan et ses vagues, la mémoire qui divague, emporteront peut-être l’homme, mais il restera encore, toujours, un livre.
Un fragment d’obsidienne distillant des reflets, la lumière qu’elle absorba.
Le souvenir.
La mère. Le père.
Site des éditions Sur La Crête