New York USA – Dolores Marat
Très loin de l’habituelle trilogie gratte-ciel, limousine, Cinquième avenue, la photographe nous offre un voyage intime et surprenant dans les frontières, les marges.
©Dolorès Marat |
Avec ce style qui lui est propre, à la colorimétrie onirique obtenue grâce au procédé Fresson, la ville n’est décidément pas celle qu’on connaît. Pas d’agitations, de fumées et de longues files de taxis jaunes. Non, ici une femme dans le métro, songeuse, presque une apparition.
Des trottoirs. Des hommes, des femmes seuls, accompagnés.
Des marges.
Escaliers de fer, terrains vagues et manège abandonné.
Mélancolie des lisières, loin de la richesse, Wall Street, l’argent claqué.
Ce sont les gens qui intéressent Dolorès Marat. Le peuple de ceux qu’on ne voit pas vraiment mais qui sont New-York. Qui font New-York.
C’est aussi l’insolite, le beau bizarre. Une errance quotidienne, sans recherche, sans but.
Curieuse.
©Dolorès Marat |
C’est peut-être de ça dont il s’agit dans le travail de Dolorès Marat : un rapport au monde emprunt à la fois de douceur, de mélancolie, d’une poésie un peu ancienne.
Parcourir les rues de New-York en sa compagnie c’est oublier tout ce que nous pensions savoir ou connaître de cette ville. C’est prendre le temps
Être ailleurs.
Fantasmagorie.
©Dolorès Marat |
Bien sûr, il y a la Statue de la Liberté.
Inévitable.
Plantée là, comme cet homme assis devant un Big Mac, priant.
L’espoir d’autre chose. Une autre vie, une autre ville.
Le livre s’achève. Fermeture avec cet homme âgé, seul. Nostalgie poignante. Poésie essentielle.
Dolorès Marat n’a pas la reconnaissance qu’elle mérite pourtant amplement. Et c’est bien dommage.