Platteland – Simon Vansteenwinckel
La Belgique est un pays plat, paraît-il. Ce doit donc être pour ça que Simon Vansteenwinckel peut facilement remarquer tout ce qui dépasse, émerge, apparaît, se singularise au sein de cette vastitude.
Et qu’il peut ainsi en faire un livre.
Platteland paru chez Home Frit’home, se lit donc comme un voyage dans une contrée étrange, déroutante et paradoxale; un chemin initiatique punk et intime.
©Simon Vansteenwinckel |
Noir et blanc dense, granuleux. Un terril, le ciel un peu lourd. Le moteur ronronne, il va falloir traverser le royaume, de long en large, du Nord au Sud. Passer des nuits dans des clubs Sm à boire sans raison, plus que de raison. Des nuits à danser ou pleurer. Mais la nuit se mérite, non ?
Au matin, dans le brouillard un peu bas, le long d’une autoroute sur un parking à l’abandon., il y aura une baraque à frites évidente posée là. Parce que c’est toujours mieux de vérifier les clichés plutôt que de les inventer.
On ne sait pas trop quoi faire aujourd’hui. Cuver et boire des bières, aller voir Rambo et sa moissonneuse, les dunes de la Mer du Nord.
On ne sait pas trop quoi faire, mais on y va. Qu’importe il y aura toujours quelqu’un au bord du chemin pour discuter, s’étonner et nous surprendre.
©Simon Vansteenwinckel |
Peut-être, parce que c’est dimanche, parce qu’on croit encore un peu au Bon Dieu, parce qu’on ne sait plus vraiment quoi inventer, on ira à la messe. Avant le carnaval, les masques et les sourires perdus aux fenêtres.
Peut-être…
©Simon Vansteenwinckel |
Mais voilà que surgit l’enfant, ce matin d’hiver neigeux. Voilà la petite fée. Alors l’humain et l’amour stoppent nette la voiture.
Le lecteur sent qu’il y a quelque chose d’intime qui s’est noué page après page.
Parce que cette Belgique, ces gens, Simon Vansteenwinckel ne se contente pas de les photographier.
Il les aime.
Comme on aime sa famille, même quand elle déconne, même quand on ne la comprend pas.
Ce livre est un acte d’amour, un remerciement, un hommage.
Et c’est peut-être ça l’essentiel.
A moins que ce ne soit d’aller plus loin chercher un autre étonnement.