Islande, île noire – Marc Pollini
Islande, île noire par Marc Pollini, paru chez De L’air, est de ces livres que l’on lit un soir d’hiver, au chaud, avec une toute petite lumière au-dessus de l’épaule, la gauche.
Page après page se déroule un lent voyage sur une terre de glace, battue de neige et d’embruns. Parfois, un visage, cette femme au regard embué de pluie ou un homme triste aux mains tatouées.
Mais le reste du temps, le vent nous pousse de plus en plus loin, au milieu d’immensités aussi vides que poétiques.
©Marc Pollini |
Existe t’il un autre choix?
On s’enfonce un peu plus profond dans le fauteuil, la lumière un peu chiche marque d’avantage les ombres, contraste un peu plus les noirs et blancs. On poursuit la route, plus loin, toujours plus loin. Après tout, la ville est encore à des kilomètres.
Le livre de Marc Pollini ne se lit pas. Il se parcourt, il se visite. Il faut pénétrer plus avant le mystère pour qu’il se révèle.
L’Islande ici n’est plus celle des guides touristiques, des voyageurs hâtifs en mal de clichés sensationnels qui décorerons des réseaux asociaux.
Au contraire, c’est une île comme un immense labyrinthe de l’âme. Des poissons écorchés, des landes désertes et toujours, toujours l’Océan grondant… C’est une île noire aux contours incertains, un monde au cœur du monde. Ailleurs.
©Marc Pollini |
En définitive, peut-être une fois le livre refermé, la petite lumière éteinte, on comprend qu’il faut se perdre dans les pages, se perdre dans l’espace pour mieux appréhender ce qu’il peut nous offrir.
Les routes ne sont jamais aussi belles que quand elles ne sont pas droites et mal cartographiées.
La photographie n’est jamais aussi sensible que quand elle propose.
La Beauté aussi réelle que dans l’abandon.
©Marc Pollini |
Marc Pollini a su le temps d’un livre laisser entrevoir ce qu’il y a de merveilleux dans cet univers.
La poésie.
Comme un fragment. Comme un éclat.
Un bijou noir.