Venise et ses îles – William Guidarini
Certains noms de villes sonnent comme des stimulants à l’imaginaire: Tanger, Vladivostok, Samarcande.
Venise n’échappe pas à cette règle.
C’est avec en tête des souvenirs de flots de touristes, d’un Rialto bondé un soir de février, mais aussi de ruelles silencieuses à la quiétude songeuse que j’ai ouvert le livre de William Guidarini, Venise et ses îles, paru chez Arnaud Bizalion éditeur.
©William Guidarini |
Il y avait une pointe d’appréhension, la peur éventuelle du catalogue, peut-être aussi du florilège photo-folklorique habituel.
©William Guidarini |
Pourtant, c’est avec joie que j’y ai découvert plus qu’une ville ou un territoire intime. La Venise, les Venises, puisque William Guidarini nous fait voyager dans un espace satellitaire qui s’étend bien au-delà (de Marseille à Arras en passant par Lyon) de l’auteur, sont un espace-monde mental.
©William Guidarini |
Au gré des déambulations, émergent des visages, le plus souvent de dos, des lieux incertains, lustres d’un palais luxueux, lagune, venelles dans ce moment où la nuit ne permet plus de se cacher, mais oblige à exister. La lenteur est de mise : les lieux sont éternels, même face au naufrage, laissons nous porter.
William Guidarini égraine le chapelet de ses souvenirs, de ses peines et ses joies ; rien n’est plus mais tout devient réminiscence, parfois à peine teintée de bleu .
©William Guidarini |
Ce livre introspectif donne à voir le nécessaire retour sur Soi. Dans ces endroits aimés, à la charge mélancolique, quand le noir et blanc invite à la rêverie et l’intériorité, William Guidarini nous offre le l’ouvrage idéal pour vivre et revivre l’instant.
Il suffit de le suivre, pas à pas, prendre son temps, écouter le bruit du vent un soir de novembre et s’abandonner.
Au fond, tout ceci pourrait se résumer en une phrase : merci de nous avoir emmené dans votre Venise.