Aménagements successifs du noir – Sladjana STANKOVIC
Sladjana Stankovic, photographe d’origine serbe, a quitté ce pays dans les années 90.
Chassée par la guerre, elle a éprouvé le besoin de revenir à Belgrade de 2012 à 2016 pour faire un état des lieux de cette ville en paix, un bilan de ses souvenirs à l’aune de la réalité.
A travers une photo noir et blanc, âpre, granuleuse, elle partage son parcours dans Aménagements Successifs du noir paru aux éditions Rue du Bouquet.
©Sladjana Stankovic |
Alors que la ville soigne ses plaies, que le blanc remplace le noir. Alors que la vie semble avoir gagnée, la lecture de l’ouvrage de Sladjana Stankovic fait naître le malaise.
Les traces de combats ont disparu, les stigmates s’effacent, mais la violence reste.
Comme si il n’y avait aucun remède à celle-ci, que tapie dans l’ombre, elle se prépare à bondir dès qu’une occasion se présentera. Dans ses déambulations Sladjana Stankovic traque, recherche,
interroge celle-ci laissant la porte entrouverte à l’espoir, toujours possible.
©Sladjana Stankovic |
De ses errances il reste des ombres: ombres de la nuit à peine percées des lumières de la ville,
ombres des souvenirs d’une présence, ombres d’humains. Tout cela tranché par la blancheur de la
neige, d’un linge qui sèche au vent.
Noir et blanc comme la mise en page astucieuse de l’ouvrage.
Noir et blanc comme la pellicule.
Noir et blanc à l’image d’un présent indécis.
L’ouvrage est assorti d’une brève nouvelle originale de Sylvain Prudhomme.